Mon histoire des PolyLAN

Une nouvelle PolyLAN va bientôt avoir lieu, et cela me donne l'idée de faire une petite rétrospective sur ces manifestations ayant lieu deux fois par année et rassemblant un nombre toujours plus important de joueurs vidéo-ludiques.

Ayant moi-même participé à l'organisation de ces LAN pendant quelques éditions, c'est avec un peu de nostalgie que j'écris ces lignes, en repensant à toutes ces heures passées à discuter, préparer, monter, démonter ; mais aussi toutes ces heures à rencontrer, partager, gérer, gronder, féliciter ; ou plus simplement, toutes ses heures à améliorer.

C'est bien sûr de mon point de vue que tout cela est à lire. Je ne dis pas que cela représente la vérité, mais une vision des chose selon ma perception. J'espère que cela plaira.

PolyLAN 1 (11-12 avril 2003)

C'est là que tout a débuté pour moi. Alors en première année de l'EPFL, jouant pour le plaisir sur nos ordinateurs entre les cours, l'arrivée de cette LAN party était l'évènement auquel un futur informaticien se devait de participer. Rester le week-end à l'EPFL, alors qu'on y était déjà toute la semaine, toute l'année, pour se placer devant un écran d'ordinateur et ne plus le quitter en mangeant des pizzas, un vrai rêve.

PolyLAN 1 : Des écrans cathodiques
Le but n'était pas de gagner, il ne l'a jamais été pour moi. Le but était de jouer, de partager, de rencontrer des gens ayant la même passion. Et c'est avec ma tour et mon écran cathodique que je suis arrivé dans la salle polyvalente de l'EPFL, avec quelques camarades de classe qui partageaient cette même passion. Une soixantaine de joueurs et des prix déjà impressionnants, gagnés par des gens dont le niveau était aussi très impressionnant. Une première prise de conscience, pour me dire qu'autant j'adorais et j'adore toujours jouer, autant jamais ce niveau ne pourrait être atteint. Counter-Strike et Warcraft 3 n'appartenaient déjà plus qu'à une élite.

Cette LAN a aussi été l'occasion pour moi d'apprécier les organisateurs, super sympas et très disponibles. L'occasion aussi de me dire que malgré l'ambiance bon enfant qui a régné sur la LAN, il avait un potentiel d'amélioration énorme.

PolyLAN 2 (2-3 novembre 2003)

Tout de suite, j'ai pu voir que le potentiel d'amélioration avait été compris par le comité, puisque le déplacement de la LAN dans le bâtiment d'architecture permettait une optimisation de l'espace et un augmentation du nombre de places disponibles.

Counter-Strike et Warcraft 3 étaient à nouveau les tournois principaux. Afin de ne pas me faire éliminer tout de suite, je suis revenu à cette LAN avec un joueur qui faisait déjà partie de cette sorte de no-life qui passaient plus de temps dans leur journée à améliorer leur technique qu'à développer leur vie dans le monde réel. Mais même ainsi, nous n'avons pas fait long feu. Nous avons donc participer très vites aux nombreuses animations annexes qui commençaient déjà faire de PolyLAN un évènement ou le fun était une des priorités. Et je n'était pas le seul à venir, puisque 100 participants se sont déplacés et ont pu vivre cette évolution de la manifestation.

Je me souviens n'avoir pas réussi à ne pas dormir pendant les deux jours, et m'être réveillé le dimanche matin après 2 heures de sommeil, la tête sur mon clavier et la main sur la souris.

PolyLAN 3 (3-4 avril 2004)

Cette LAN marque mon début comme organisateur. Je me souviens être arrivé en novembre 2003 dans les locaux de l'association des étudiants de l'EPFL (AGEPOLY), et voir ce comité en étant super impressionné. Moi, petit joueur médiocre, j'allais pouvoir passer de l'autre côté de la barrière.

Sans grande expérience dans l'organisation de quoi que ce soit, je me suis mis un peu comme spectateur, en regardant pour apprendre. J'ai commencé comme co-responsable des tournois, ce qui consistait globalement à préparer des serveurs de jeux, préparer des arbres d'élimination et une fois pendant la manifestation, de lancer les serveurs et d'informer les joueurs de l'état des matches. Cela me paraissait plutôt simple pour commencer, mais il faut dire qu'on travaillait encore sur papier et que les incidents techniques n'arrivent que trop souvent.

Une LAN qui évolue
Ajouté à cela, nous étions la première LAN a ne pas offrir Counter-Strike comme tournoi principal, et à l'avoir remplacé par Battlefield 1942, dont la communauté toute jeune ne demandait qu'à se défier. Les outils de gestion des serveurs étaient eux aussi tout jeunes, puisque inexistants.

Au final, je n'ai pas dormi pendant 3 jours et à la fin, même les meilleurs boissons énergisantes n'avaient plus aucun effet sur ma capacité à prendre la moindre initiative. Entre les problèmes techniques, les joueurs mauvais perdants et une organisation personnelle très amateuriste, c'est presque un miracle que d'être arrivé jusqu'au bout. Mais c'est en faisant des erreurs que l'on progresse...

PolyLAN 4 (11-12 décembre 2004)

Dans cette optique de toujours proposer des tournois sur les derniers jeux du moment, l'expérience de Battlefield 1942 a été renouvelée sur son mod principal : Desert Combat. Mais pour la première fois, la PolyLAN a enregistré une baisse de fréquentation. La communauté des joueurs n'a pas suivi, et l'année 2004 avait été riche en LAN parties en Suisse romande.

D'un point de vue personnel, les erreurs d'organisation de la fois précédentes ont pu être corrigées, si bien que je me souviens même avoir dormi quelques heures entre le vendredi matin et le dimanche soir.

PolyLAN 5 (23-24 avril 2005)

Après avoir analysé notre baisse de fréquentation, le comité a pensé que les joueurs n'étaient pas prêts à vraiment quitter Counter-Strike, et qu'il nous fallait garder ce jeu comme tournoi principal. Mais au final, cela s'est avéré comme scier la branche sur laquelle on est assis. Le nombre de joueurs a diminué d'encore 50%. Nous nous battions pour avoir une image qui favorise la nouveauté, les dernières sorties, et nous venions de faire tout le contraire. Cette édition a servit de leçon et à partir sur de nouvelles bases.

PolyLAN 6 (5-6 novembre 2005)

Et nous sommes donc retournés sur un jeu récent de l'époque : Battlefield 2. La communauté a applaudit notre décision et nous a suivit puisque pour la première fois, nous avons presque atteint la barre des 200 joueurs en remplissant complètement la salle. Bon, nous avions triché en proposant malgré tout Counter-Strike dans les animations, afin de ne pas s'attirer les foudres de ses plus valeureux défenseurs.

Les pizzas, les hots-dogs, les boissons ont aussi trouvé leur public et l'argent récolté a permis à la PolyLAN de mettre de côté pour investir dans le futur.

Ma tâche dans l'équipe des tournois avait donc atteint puisque nous avions trouvé une sorte d'équilibre entre la nouveauté et la tradition, qui nous permettait de remplir la salle en faisant plaisir au plus grand nombre.

PolyLAN 7 (25-26 mars 2006)

A ce moment, j'ai quitté l'équipe des tournois pour prendre la responsabilité du bar. Une envie de voir autre chose. Aussi une envie d'optimisation des achats. En effet, nous ne tenions pas d'historique de nos achats/ventes, et à chaque édition, nous nous retrouvions avec un stock énorme le dimanche soir, que même en vendant à perte, nous n'arrivions pas à écouler.

Ma première décision a donc été de revoir tous les achats à la baisse, en faisant des estimations sur la consommation d'un joueur moyen.
Et comme d'habitude, une première plantée pour moi. Le succès du bar m'a obligé a retourner deux fois dans le week-end faire le plein de victuailles et de boissons. Mais cela nous a aussi permis d'avoir un vrai rapport entre le nombre de joueur et la quantité d'achats à faire.

En dehors du bar, la LAN s'est très bien déroulée, malgré un retour à Counter-Strike, dû à l'absence de nouveau jeu adopté par une communauté durant cette période et à une désertification des Battlefield suite à la sortie quasi simultanée de Battlefield 1942 après Battlefield 2.

PolyLAN 8 (14-15 novembre 2006)

Counter-Strike:Source était déjà sorti depuis quelques temps, mais n'avait pas encore convaincu tous les joueurs. En même temps, une bonne partie y était malgré tout passé. Et la PolyLAN s'est alignée.
Pour le tournoi de stratégie, une vraie alternative a été proposée pour la première fois à Warcraft 3, soit Total Annihillation: Spring, tout en gardant en parallèle Warcraft 3.
Ce fut une véritable réussite, puisque la barre des 200 joueurs a été dépassée pour la toute première fois, atteignant les limites physiques de la salle du bâtiment d'architecture. Mais dans le comité, on prévoyait déjà qu'à la 10ème édition, il allait falloir repousser encore ces limites.

PolyLAN 9 (14-15 avril 2007)

L'organisation de ces PolyLAN devenant pour nous une sorte de routine, cela nous a permis de préparer la 10ème édition en parallèle.

Gestion du réseau
La neuvième n'a donc rien eu de vraiment spécial ou d'innovant. Peut-être que noter l'arrive de Command & Conquer 3 pour remplacer TA:Spring.

D'un point de vue personnel, cela fut ma dernière édition à gérer le bar. A ce moment, je crois qu'on pouvait de manière raisonnable se dire que le ratio achat/vente était connu et éprouvé. Je crois qu'on pouvait s'adonner à d'autres nouveauté, mais ce sont mes successeurs qui se le sont permis par la suite.

PolyLAN X (10-11 novembre 2007)

Pour cette édition anniversaire, il nous fallait marquer le coup. Mais à l'EPFL, nos limites avaient été atteintes. Il nous fallait sortir de ces limites. Et c'est à l'UNIL que nous avons trouvé la solution, dans l'auditoire le plus grand disponible : l'Amphimax, avec une capacité de 400 joueurs, soit le double de ce que à quoi nous étions habitués.

Les défis ont été énormes. Car toutes nos habitudes, toutes nos marques avaient disparus. Par exemple, la salle n'était pas du tout prévue pour fournir autant d'électricité qu'il en fallait pour 400 joueurs. Quelle solution prendre ? Des génératrices à l'extérieur pour combler la différence ? Percer des trous dans les murs de l'UNIL pour apporter de l'énergie d'ailleurs, en passant des endroits où humainement l'on pourrait appeler cela de la spéléologie ? Et bien grâce aux électriciens de l'UNIL, soutenus par ceux de l'EPFL, soutenus par la direction de l'EPFL, c'est ce qui a été fait. Des travaux extraordinaires, une solidarité incroyable ont permis d'arriver à la création même de ce simple week-end.

400 joueurs
Pour cette édition, je me suis occupé des animations, que nous voulions absolument hors-mesures, plus importantes même que les tournois. Des animations en continu, durant toute la nuit. Afin de profiter de chaque instant de cet anniversaire.

Et cette fois, malgré les soucis techniques, et tout ce que Murphy pouvait mettre sur notre chemin, le résultat a été très bon. Pas forcément au niveau personnel, ou organisationnel, mais les joueurs nous ont suivit jusqu'au bout, jouant le jeu comme jamais. Je me souviendrai toujours de ce Pictionary géant où les joueurs proposaient leurs réponses sur un chat à une vitesse où seul un "grep" pouvait nous sortir les gagnants.

Un bon moyen de finir en beauté dans le comité...

PolyLAN Croix-bâton (12-13 avril 2008)

Mais je n'ai pas pu m'empêcher d'en faire encore une dernière, de retour dans le bâtiment d'architecture, pour améliorer les points d'organisations des animations qui m'avaient déplus lors de la dixième édition.

Une PolyLAN routinière, qui n'a pas marqué mon esprit plus que ça. Surement parce que pour moi, c'était déjà la fin...

PolyLAN 12 (1-2 novembre 2008)

Mais ce n'était pas la fin pour la PolyLAN, qui a continué sans moi, et plein de nouvelles idées, fournie par un comité renouvelé, plus jeune, encore plus enthousiaste.

Un LAN qui a eu lieu en architecture, comme pour dire que finalement, c'était là qu'était sa place. Counter-Strike:Source, Warcraft 3, comme un retour à la simplicité...

PolyLAN 13 (4-5 avril 2009)

Un retour à la simplicité pour repartir de plus belle, puisque l'auditoire de l'Amphimax a de nouveau été disponible. Et PolyLAN a sauté sur l'occasion pour faire une sorte de revival de la PolyLAN 10. Des tournois de Call of Duty ou Left 4 Dead ont pris l’ascendant sur les reliques. Les animations ont fait un carton comme jamais, remplissant plus de la moitié de la salle.

Mais aussi une PolyLAN qui a failli être annulée à cause d'une épidémie de rougeole. Ou les participants devaient être vaccinés pour venir... comme quoi finalement, le chiffre 13 reste un chiffre spécial.

PolyLAN 14 (30 octobre-1 novembre 2009)

Et comme une fois n'est pas coutume, le retour de la PolyLAN en architecture, avec un nouveau paris des organisateurs : supprimer les tournois et ne proposer que des animations. Un paris risqué mais réussi puisque la salle a été remplie et que jamais les critiques des joueurs n'ont été aussi excellentes. Jamais l'ambiance n'ont plus ne l'avait été. Aucune prise de tête, aucune compétition, juste du jeu et du plaisir. PolyLAN est finalement arrivé où elle voulait aller : une communauté qui se réunit juste pour s'amuser, et rien de plus.

PolyLAN 15 (2-5 avril 2010)

Mais comme il faut toujours innover, la première PolyLAN de 4 jours a été conçue. Avec les défis que cela suppose, comme la gestion des douches, des rotations entre ceux qui ne voulaient venir que le 2 premiers jours et ceux pour les 2 derniers, mais au final, le succès n'a pas été aussi grand qu'espéré. 4 jours, c'est long, très long derrière un ordinateur, et au final on se lasse.

PolyLAN 16 (5-7 novembre 2010)

Et le compromis a donc été trouvé à cette édition. L'organisation étant de plus en plus routinière et la mise en place de la salle de plus en plus rapide, l'ouverture des portes a pu se faire un vendredi soir, offrant une nuit de plus de jeux et un équilibre parfait entre la joie de jeu et la fatigue des yeux.

PolyLAN 17 (23-25 avril 2011)

Et ce ce mode de fonctionnement qui a été repris durant cette édition, qui a eu comme spécialité d'être délocalisée au Rolex Learning Center. Plus de bâches à mettre sur le toit du bâtiment d'architecture et plus de risque de mourir écrasé 20 mètres plus bas. Et un changement, parce que cela fait toujours du bien de faire de nouvelles choses... et surtout parce que le Rolex Learning Center, c'est quand même pas n'importe quoi !


PolyLAN 18 (11-13 novembre 2011)

Après toutes années cette 18ème édition a été pour moi l'occasion de revenir aux sources en m'inscrivant comme joueur, comme à l'époque. Une petite larme à l'oeil, mais une grande motivation. Avec deux potes nous sommes donc allé nous bourrer de nourriture à peine acceptable pour un être humain normal (quoi que cette année nous avons eu droit à des entrecôtes au grill, et des hot-dogs de première qualité).
Mais commençons par le début. Tout d'abord le thème qui était en relation avec le Far-West, les cowboys et les indiens. Le bar était donc un saloon en planches de bois, l'entrée de la LAN affichait un pancarte en bois rappelant les panneaux vus dans les Lucky Luke et des animations IRL proposaient des duels ou du lancer de lassos (en câbles RJ45 quand même) !
Aucun tournoi pendant la LAN, mais des animations en parallèle et en continu pendant les deux trois jours de LAN. Même si le début n'était pas souvent à l'heure, l'information était là et elles ont toutes fini par avoir lieu. Un grand bravo au(x) responsable(s), car l'ayant été, ce n'est pas toujours aussi simple. Surtout quand tous les serveurs s'éteignent d'un coup ou quand du liquide non-identifié atterrit sur un switch.
J'ai pu expérimenté le dodo dans ma Civic, chose que je n'avais jamais fait depuis que j'ai vendu ma merveilleuse Hyundai Atos Prime jaune (ou suppositoire à camion, c'est selon). Mais cela n'a rien à voir. Donc du Battefield 3, du Modern Warfare 3, etc. Personnellement, un excellent week-end qui m'a permis d'utiliser mon quota lannesque de l'année et de vivre, une fois de plus, une expérience inédite !